Chadrac : bienvenue dans le jardin « impressionniste » d’Alexandrine – L’Eveil de la Haute-Loire
L’expression toute faite souvent employée pour la complimenter, Alexandrine Peyron la balaye dans un haussement d’épaules. « Avoir la main verte, reprend-elle, ça n’existe pas ».
La beauté de son jardin, la Chadracoise ne la doit pas à un don quelconque que Dame Nature lui aurait attribué à elle plutôt qu’au voisin, mais à la sueur de son front et à la force de ses bras menus avec lesquels, à 85 ans, elle déterre des pierres « à la barre à mine » pour parfaire l’aménagement d’un coin de rocaille où de nouvelles plantations sont en cours d’installation. « Ça m’a pris un mois », précise l’octogénaire pour qui le temps est un précieux allié au jardin.Dans le beau jardin d’Alexandrine Peyron à Chadrac
Plus de cinquante ans que l’infirmière retraitée, mélomane à toute heure, compose son œuvre sur les hauteurs de Chadrac, au pied de sa maison, voisine de celle qu’occupaient jadis ses parents. C’est sur un terrain en pente, « exposé plein est », qu’Alexandrine Peyron a laissé s’exprimer sa dévorante « passion pour la nature » et sa sensibilité artistique durant toutes ces années, jusqu’à transformer son jardin en une peinture impressionniste.
Au premier plan, les massifs fleuris que l’insipide bitume de la route de Beauregard met en lumière offrent aujourd’hui – et « en toute saison » – une explosion de couleurs. « Ça s’est fait petit à petit », rappelle l’octogénaire. Par touches et sans crainte d’une fausse note. Du blanc, du rose, du jaune, du violet… « toutes les couleurs se marient bien entre elles. Ce n’est pas comme pour les tissus », poursuit Alexandrine Peyron.
Sur ces terres alimentées par une source, il n’y a pas que le nuancier qui soit large. La palette végétale l’est tout autant. Nichées dans les petites restanques, au pied des arbres fruitiers ou à l’ombre des hortensias, des dizaines de plantes différentes que la passionnée énumère sans se tromper se côtoient pour apporter de la volupté aux massifs et donner à ce jardin « à l’anglaise » un style sauvage et foisonnant. La plupart sont des vivaces à l’image de la retraitée qui les cultive pour « se vider la tête » : coquettes et solides. Il y a des hémérocalles par-ci, des marguerites par-là, « des asters à foison », des alstroemères, des aubrétias, des arabis, des iris, des géraniums, des hellébores, « un lilas blanc qui ne date pas d’hier », ou encore des pivoines « plus odorantes que les roses ».
Collection de pivoines
Ces plantes qu’elle soigne, Alexandrine Peyron les aime toutes, mais les pivoines, elle en fait collection. La retraitée possède « à la louche, une trentaine de pieds, aux variétés multiples et de toutes les couleurs ». « Elles sont peu exigeantes et faciles à vivre ». Et c’est là l’une de leurs principales qualités. Car la Chadracoise, aux petits soins, consent être « pas mal occupée », mais néanmoins disposée à prodiguer des conseils (lire ci-contre) à celles et ceux qui lui en feront la demande au détour d’une contemplation « toujours flatteuse » de son jardin.
Surtout, ne pas déplacer les pivoines.
Ophélie Crémillieux
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