Législatives : Jean-Luc Mélenchon intensifie ses attaques contre Emmanuel Macron – Les Échos

La passe d’armes continue entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. En meeting mardi soir à Toulouse, le leader de l’alliance de gauche, la Nupes, a de nouveau vivement attaqué le bilan du chef de l’Etat ainsi que son attitude dans cette campagne des élections législatives . Une réponse à la majorité sortante, qui ne cesse d’alerter sur le « danger » que représenterait, selon elle, l’arrivée en force de leurs adversaires à l’Assemblée nationale.
Alors qu’Emmanuel Macron s’était envolé quelques heures plus tôt pour un déplacement en Roumanie et en Moldavie, Jean-Luc Mélenchon a fustigé « le mépris pour les Français et pour la démocratie » du président de la République. « Son bateau coule et lui, il prend l’avion. Pour lui, ces élections législatives, c’est juste une formalité administrative », a-t-il ironisé devant plusieurs centaines de militants.
« Un sketch à la Trump »
Très offensif, le leader des Insoumis a également moqué la mise en scène du chef de l’Etat , qui, avant de décoller, a appelé les Français au « bon sens » et au « sursaut républicain » en lui offrant dimanche « une majorité solide ». Le tout lors d’une déclaration sur le tarmac d’Orly, avec l’avion présidentiel en arrière-plan. « C’est un sketch à la Trump. Trump faisait tout le temps ça. Il insultait tout le monde devant l’avion avant de monter à bord », a-t-il lancé.
Alors que la macronie, inquiète de ne pas obtenir la majorité absolue à l’Assemblée, focalise ses attaques sur le sérieux et la faisabilité du projet de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon s’est attelé à rassurer les électeurs. Il a ainsi retourné l’argument contre ses adversaires : « La stabilité politique dépend de la stabilité programmatique, et elle est chez nous », a-t-il indiqué, prophétisant « le désordre, le chaos et les surenchères » du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
L’Insoumis s’est donc employé à comparer longuement le programme de la Nupes, très largement inspiré de son projet défendu lors de l’élection présidentielle, à celui de la majorité sortante, qu’il juge volontairement flou et non chiffré car dissimulant à ses yeux un projet de « violence sociale » qui ne dirait pas son nom : « Ne permettez pas à ces gens de gouverner cinq ans de plus. Notre pays en sortirait en lambeaux », a-t-il affirmé.
Mobiliser les abstentionnistes
Mettant l’accent sur ses propositions sociales (retraite à 60 ans, augmentation du SMIC à 1.500 euros, blocage des prix de certains produits de première nécessité…) et sur la planification écologique, Jean-Luc Mélenchon a appelé les abstentionnistes, en particulier les jeunes , à se mobiliser dimanche pour le second tour. Il a également lancé un avertissement aux quelques candidats de gauche dissidents encore en lice : « Tous ceux qui s’opposent à la Nupes au nom d’une prétendue gauche ne font qu’une chose : ils font le jeu de l’adversaire. »
Un appel à la mobilisation nécessaire. Si elle est arrivée au coude-à-coude avec la coalition présidentielle à l’échelle nationale au soir du premier tour, la Nupes ne dispose que de très peu de réserves de voix, tandis que la majorité sortante, de par sa position centrale, pourra capter une partie des électeurs de droite lors du second tour dimanche.
Les dernières estimations des instituts de sondages donnent ainsi à l’alliance de gauche suffisamment de sièges pour devenir la première force d’opposition à l’Assemblée (entre 170 et 210, selon OpinionWay) mais pas assez pour obtenir la majorité absolue (289) et imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon a toutefois assuré à ses troupes que la victoire restait possible : « Ne croyez pas les projections, ne croyez que vous-mêmes », a insisté le tribun.
Vidéo. Les 6 leçons à retenir du 1er tour des législatives
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